Les Sonnets portugais d’Elizabeth Barrett Browning
ou l’adresse impossible
Jean-Charles Perquin (Université Lyon 2)
Les Sonnets portugais offrent un exemple lumineux de l’imbrication qui existe entre les études littéraires et les études biographiques, tant le recueil est à la fois l’émanation secrète et poétique de l’idylle naissante entre les deux grands poètes victoriens Elizabeth Barrett Moulton Barrett et Robert Browning, mais aussi une manière, tout aussi poétique, de lire et de poétiser la vie des deux protagonistes, c’est-à-dire de lui donner son vrai sens littéraire. Tout, dans le célèbre recueil, laisse entendre et voir l’impossibilité de l’adresse amoureuse et la difficulté de déclarer et de dire un amour par essence indicible et qui pourtant ne repose que sur le langage de l’amour, à savoir la poésie, ici dans sa forme la plus concentrée, la plus traditionnelle et pourtant la plus novatrice depuis l’âge d’or du sonnet, en pleine Renaissance anglaise.
Jean-Charles Perquin est Maître de Conférences au Département d’Études du Monde Anglophone de l’Université Lyon 2, auteur de nombreux articles sur la littérature et la poésie victoriennes, notamment celle de Robert Browning. Il a écrit la biographie de ce dernier, ainsi que celle d’Elizabeth Barrett Browning, toutes deux à paraître, et il est l’auteur de la première édition bilingue d’Aurora Leigh (1856), le grand poème épique victorien publié par Elizabeth quelques années seulement après la parution des Sonnets portugais.
Elizabeth Barrett Browning, Aurora Leigh
Traduction et notes de Jean-Charles Perquin
Paris: Classiques Garnier, 2020
Littératures du monde n° 34
763 pages, ISBN: 978-2-406-09393-0